Une offre inattendue a été présentée par l’un des avocats de Meta lors d’une audience à Bruxelles : la possibilité de profiter de Facebook et d’Instagram sans publicité à un prix réduit. Cette réduction de moitié, passant de 9,99 euros à 5,99 euros, ne semble cependant pas suffisante pour apaiser les critiques à l’égard du système d’abonnement proposé par l’entreprise.
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Une réduction imposée par les circonstances
Cette baisse de prix a été annoncée dans le cadre des mesures prises par Meta pour se conformer au Digital Markets Act. L’avocat Tim Lamb a révélé cette information lors de la réunion à laquelle la société était conviée pour expliquer ses actions. Meta a confirmé cette décision et a également informé la DPC (Commission irlandaise de protection des données) de cette démarche entreprise plus tôt dans l’année.
Meta n’est pas le premier réseau social à proposer un abonnement payant pour éliminer les publicités. En réalité, l’entreprise a été contrainte d’adopter ce système suite à une condamnation pour non-respect du consentement des utilisateurs en 2023 par la justice européenne.
Afin de respecter la réglementation, Meta a donné le choix à ses utilisateurs : payer pour supprimer les publicités et être soumis au suivi en ligne, ou opter pour la gratuité au prix de la collecte de leurs données personnelles. Pour l’entreprise, cette alternative est équitable car ses revenus reposent sur la publicité, ce qui rend la gratuité conditionnée par la collecte de données inévitable.
Cependant, de nombreuses voix se sont élevées contre cette stratégie, dénonçant l’absence de consentement éclairé dès lors qu’un système de “paiement ou accord” est mis en place. Des associations de défense de la vie privée comme Noyb ou de défense des consommateurs comme UFC-Que-Choisir ont déposé une plainte devant la DPC pour contester cette pratique.
La tactique contestée de Meta
Les organisations non gouvernementales soulignent le caractère prohibitif des tarifs fixés par Meta, remettant en question la réelle volonté du groupe d’attirer de nouveaux clients. En parallèle des démarches engagées auprès de la DPC, la Commission européenne a décidé d’examiner les pratiques dénoncées en vertu du DMA et du Digital Services Act.
Tim Lamb a défendu la proposition de Meta en affirmant qu’elle correspondait au “prix le plus bas que toute personne raisonnable devrait payer pour des services d’une telle qualité”. Même si ce tarif est plus réaliste par rapport aux offres premium existantes, les avantages offerts restent limités.
L’association Noyb et son fondateur Max Schrems ont souligné dans leur plainte initiale que le concept même de paiement en échange de la vie privée contrevient au RGPD. Meta pourrait donc se retrouver confronté à des problèmes si la DPC et la justice de l’Union européenne décident de suivre cette interprétation de la loi.
Source : CNEWS