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Un procédé utilisé avec diverses plateformes
Meta est accusée d’avoir mis en place un projet visant à intercepter et à décrypter le trafic réseau entre les utilisateurs de Snapchat et ses serveurs. L’objectif était d’obtenir un avantage concurrentiel sur l’application, qui était en plein essor à l’époque des faits.
Le 26 décembre, un tribunal fédéral de Californie a révélé de nouveaux documents dans le cadre d’une action collective intentée par des consommateurs contre le géant des réseaux sociaux. Parmi ces documents, il est fait mention du “projet Ghostbusters”, en référence au logo de Snapchat.
Mark Zuckerberg aurait ordonné à trois cadres de Meta en 2016 de trouver un moyen d’obtenir des analyses sur Snapchat malgré le cryptage de son trafic. La solution a été trouvée avec l’aide d’Onavo, un VPN acquis par la société en 2013, qui a développé des kits capables d’intercepter le trafic pour des sous-domaines spécifiques sur iOS et Android. Cela a permis à Meta de lire un trafic normalement crypté pour mesurer l’utilisation in-app, selon un e-mail datant également de 2016.
Cette technique a ensuite été utilisée pour surveiller le trafic sur Amazon et YouTube, offrant potentiellement à Meta un avantage majeur dans le domaine de la publicité en ligne.
Une possible infraction à la loi sur les écoutes téléphoniques
Onavo, qui présente certaines caractéristiques de spyware, a déjà été au cœur d’un autre scandale impliquant la société. Facebook l’a utilisé pour accéder à l’activité web des adolescents contre rémunération, avant sa fermeture en 2019.
Les procureurs accusent Meta d’avoir enfreint la loi américaine sur les écoutes téléphoniques (Wiretap Act), qui interdit l’acquisition délibérée des communications électroniques d’autrui.
Selon les documents, une équipe de cadres supérieurs et environ 41 avocats ont travaillé sur le projet Ghostbusters. Certains se sont montrés réticents face à cette mission aux limites de la légalité. Un porte-parole de Meta a réagi en affirmant que les allégations des plaignants étaient infondées et sans rapport avec l’affaire, signalant que le problème avait déjà été signalé il y a plusieurs années.
Source : CNEWS